Expérience remarquable – Vallée de la gastronomie

Expérience remarquable: Découvrez le « Circuit Emotions secrètes »

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De Dijon à Marseille, la Vallée de la Gastronomie-France veut réinventer la route des vacances

Prendre le temps de vivre et de découvrir des territoires. Réapprendre à s’arrêter et à flâner, au fil de la route et des dégustations. Rencontrer les acteurs de l’art de vivre à la française. Telles sont les promesses de la Vallée de la Gastronomie-France, qui s’étend de Dijon à Marseille et qui réunit en Côte-d’Or quarante partenaires.

C’est fait. Mardi à 14 heures, c’est par une visioconférence que la Vallée de la Gastronomie-France, concept touristique à cheval sur plusieurs territoires entre Dijon et Marseille, était lancée auprès du public. Pour la première fois, deux régions – Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté –, ainsi que Provence Tourisme et Gard Tourisme, s’unissent autour de la gastronomie et du terroir français pour créer une destination commune : la Vallée de la Gastronomie-France.

620 kilomètres d’offres gourmandes

Une marque déposée qui aura mis près de quatre ans à se lancer auprès du public. Un timing logique, au vu des 620 kilomètres composant cette nouvelle entité, empruntant les ex-N6 et N7, à la découverte des offres gourmandes ou de prestige. Une route des vacances, délicieusement vintage, mais qu’on sillonnerait en décapotable plutôt qu’en deudeuche, à lire la liste des partenaires côte-d’oriens.

Sur le périmètre bourguignon, représentant 20 % de la vallée, les 150 à 160 kilomètres entre Dijon et Mâcon foisonnent d’adresses tentatrices : l’incontournable maison Loiseau trois fois représentée, Le Charlemagne , le château de Sainte-Sabine, le domaine Rion, la moutarderie Fallot, Mulot et Petitjean, Veuve Ambal, le Cassissium, etc.

Consommer local

Pour faire naître l’ambitieux projet, les équipes des comités touristiques régionaux ont pris leur bâton de pèlerin pour réunir des offres dans diverses catégories : restauration, vignoble, artisanat, lieux de visite, activités autour du vin et de la gastronomie.

Avec un budget de 84 000 € par an, sur une période de trois ans, la Région Bourgogne-Franche-Comté se donnera les moyens de valoriser cette nouvelle offre touristique, qui incite les voyageurs à quitter l’autoroute pour flâner et consommer local. « Pour les professionnels de la vallée, cela permet de faire briller leur zone de vie et de se connecter à d’autres métiers pour échanger et favoriser les circuits courts. Nous allons les mettre en avant sur le site Internet et à travers un magazine, des salons, de l’événementiel », détaille Loïc Niepceron, président de BFC Tourisme.

Loïc Niepceron, président de BFC Tourisme.   Photo LBP /Alain DOIRE

Des sites situés à 45 minutes de l’autoroute au maximum

Deux catégories existent et les critères d’acceptation sont limpides. « D’abord, les offres gourmandes. Pour y prétendre, il faut avoir une activité touristique, valoriser les produits du terroir, être référencé par un guide ou un label, et se situer maximum à 45 minutes d’une sortie d’autoroute. Enfin, il y a les expériences remarquables, pour lesquelles il faut, en plus de tout cela, proposer une prestation personnalisée et immersive. Par exemple, faire travailler la vigne, donner un cours de cuisine, offrir un temps particulier avec un grand chef, etc. Un jury étudie et valide les dossiers. »

Seul bémol pour le moment, la catégorie “ producteurs” est vide dans notre département, car ces derniers ont rarement un label touristique. « Nous sommes dans une phase aujourd’hui d’accompagnement, pour qu’ils obtiennent cette mention afin de les intégrer à la Vallée. »

Pour les professionnels, cela permet de faire briller leur zone de vie et de se connecter à d’autres métiers pour échanger et favoriser les circuits courts.

Loïc Niepceron, président de Bourgogne-Franche-Comté Tourisme

Patrick Ayache. Photo archives  LBP/Stéphane RAK
Patrick Ayache. Photo archives LBP/Stéphane RAK

« Avec le Covid, il est plus important que jamais d’investir dans le tourisme, particulièrement frappé par cette crise »

Patrick Ayache, conseiller régional en charge, entre autres, de l’attractivité et du tourisme

« Cette vallée, c’est un projet officialisé avant l’été 2019 et dont le lancement auprès du grand public a été retardé par la crise sanitaire, puisqu’il était prévu pour mai 2020. Mais ça y est, on y arrive et aujourd’hui, c’est parti ! Je souhaite un grand succès à ceux qui ont bien voulu nous accompagner pour faire vivre notre territoire. Avec le Covid, il est plus important que jamais d’investir dans le tourisme, particulièrement frappé par cette crise. La reprise va être difficile pour certains et il y aura des réveils douloureux. Il est donc primordial de lancer un nouveau produit, pour des touristes nouveaux, adeptes du slow tourism , de dégustations et de promenades. Cela correspond à une demande forte et captera des voyageurs qui, avant cela, traversaient notre région sans s’y arrêter. À côté de cela, le conseil régional lancera en juillet une carte tourisme d’une valeur de 300 €, à destination de 10 000 familles non imposables, qui permettra de relancer la consommation de notre zone. »

Catherine Troubat, présidente des Anis de Flavigny.  Photo  LBP /Mayalen GAUTHIER
Catherine Troubat, présidente des Anis de Flavigny.  Photo LBP /Mayalen GAUTHIER

« Les visiteurs veulent passer du temps avec nous »

Catherine Troubat, présidente des Anis de Flavigny

« J’apprécie le concept de la Vallée qui se déroule au fil de l’eau, sans limite de frontières départementales ou régionales. Un touriste ne se pose pas la question des limites du territoire qu’il parcourt. L’idée d’une descente, au fil de l’eau, faite de découvertes à droite et à gauche et de rencontres, de chez nous jusqu’à la mer, me plaît beaucoup. Pour nous, cela implique d’être véritablement disponibles pour passer du temps avec les gens, papoter, leur faire découvrir le savoir-faire et les hommes derrière notre enseigne. Il faut qu’ils aient le loisir de comprendre ce que nous faisons. Avec, en prime, la reprise d’activité que nous anticipons en plein Covid, nous avons donc adapté notre fonctionnement. Nous avons recruté 3 CDI et sommes toujours en quête d’un quatrième, passant de trois guides à 8 ou 10. Côté locaux, j’ai ouvert d’anciens ateliers, trois espaces devraient être terminés d’ici le 19 mai, restera un quatrième à finaliser. On sait que les visiteurs veulent passer du temps avec nous, et de notre côté, nous aimons partager notre passion. Le projet de la Vallée de la gastronomie française répond à cette tendance. Ce sera l’occasion d’orienter les gens sur ce qui se passe à Flavigny et plus loin. Les endroits où s’arrêter, où découvrir des artisans, etc. »

Bérangère Loiseau.  Photo Jonathan THEVENET
Bérangère Loiseau.  Photo Jonathan THEVENET

« Ce lancement tombe à pic car avec la crise, les gens ont envie de partir en vacances »

Bérangère Loiseau, directrice marketing et communication, vice-présidente du groupe Bernard-Loiseau

« Cette Vallée est une chance. On a maintenant un quart de la France devenu, mis bout à bout, l’un des plus grands vignobles du monde. Il y a une diversité de territoires incroyables et, avec cette nouvelle offre, on balaye tout de A à Z dans le registre culinaire français et tout le monde parle d’une seule voix. On est extrêmement complémentaires. De plus, tout se joue sur un axe majeur de l’Union européenne que nous sommes tous amenés à emprunter. On transite tous par là et c’est d’ailleurs cette route des vacances qui a fait la renommée de nos maisons. C’est donc une bonne initiative de matérialiser cette richesse et cette typicité, nous sommes ravis d’en être, avec nos différentes maisons, dont le Relais de Saulieu, l’une des rares “Expériences remarquables” du circuit. Nous proposons alors une immersion dans les coulisses du Relais, ce que nous faisons rarement. C‘est une offre spécifiquement développée pour la Vallée. Ce lancement tombe à pic car avec la crise, les gens ont envie de partir en vacances, de retrouver de l’humain, de l’immersion et du multisensoriel, et les divers partenaires de la Vallée proposent cela pour tous les budgets. »

Burgundy Wine Tours by Sonia Guyon
Sonia Guyon. Photo LBP /S. G.

« Ce genre de développement touristique est un atout considérable, surtout en cette période compliquée »

Sonia Guyon, gérante de Burgundy Emotions

« Ce qui a été mis en avant dans le cadre de la Vallée, ce sont les excursions émotion que je propose. Elles ont la particularité d’être “secrètes” (compter entre 150 et 500 € par personne). En effet, je travaille au plus proche du client, qui ne connaît pas le programme. Accueil avec des croissants, visite de domaines, dégustation de vins, etc. La Vallée de la gastronomie française permettra une meilleure visibilité. Ce genre de développement touristique est un atout considérable, surtout en cette période compliquée. Bien que le projet ait été pensé avant le coronavirus, son lancement auprès du grand public se fait en pleine crise sanitaire et cette dernière a profondément modifié l’offre touristique. En effet, il faut entièrement repenser les choses. Pour ma part, en temps normal, ma clientèle est à 90 % étrangère. Aujourd’hui, il me faut proposer des choses différentes, afin de satisfaire des visiteurs français et francophones plus exigeants, qui ont déjà l’habitude des bons produits et du bien manger. Repas en montgolfière, massage dans les vignes, etc. Il faut donc pousser l’émotion encore plus loin. On peut dire qu’entre la Vallée et la pandémie, le challenge est très important. »

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